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đź’ĽL'AMF requalifie deux clubs deals d'Eternam en FIA
+ un petit couac de frais chez Fundora alors que Trade Republic se lance en PE

🌟 Aujourd’hui dans Next Gen Patrimoine :
💼 AMF le régulateur requalifie des club deals en Fonds
💡 Fundora, épinglé sur ses frais
đź’¸ Trade Republic se lance dans le private equity
⛓ BlackRock, promet de tokeniser les ETF
🤖 Unique, les agents IA au service des CGP
🎓 Christophe Bauquet : a écrit le post de la semaine
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💼 L’AMF requalifie des club deals d’Eternam en FIA

L’AMF vient de requalifier deux club deals immobiliers structurés par Eternam en Fonds d’Investissement Alternatifs (FIA). Une décision qui souligne l’importance de la structuration juridique et du rôle des investisseurs dans toute opération collective. Merci à Valentine Baudouin (speaker à Next Gen Patrimoine 🙂) d’avoir fait l’analyse sur LinkedIn qu’on complète ici :
Ce qu’il faut savoir :
Selon l’article L.214-24 I du Code monétaire et financier, une structure devient un FIA si elle :
→ Regroupe des investisseurs dans un véhicule de placement collectif (OPC).
→ Lève des capitaux en vue d’investissements.
→ Suit une politique d’investissement prédéfinie.Les holdings d’Eternam ne géraient pas d’activité commerciale directe mais détenaient des actifs (notamment hôtels) pour en tirer du rendement.
Chaque projet comptait plusieurs investisseurs , mutualisant leurs capitaux via une SAS.
Les conventions et plaquettes d’information affichaient une stratégie claire : type d’actif, zone géographique, durée de détention, période d’inaliénabilité, travaux envisagés, etc.
Les droits des investisseurs étaient limités à des moments clés (AG, sortie anticipée), mais sans influence sur la gestion au quotidien.
Pour faire simple : il y avait une collecte de fonds dédiée à une stratégie, pas des actifs précis.
Pourquoi c’est important :
Cette affaire envoie un signal clair : l’habillage juridique ne suffit pas à contourner la réglementation FIA. Si une structure repose sur une gestion collective, même implicite, elle doit être encadrée comme telle. Et cela, même si ce n’est “que” 14 personnes.
Car c’est peut être par le nombre d’investisseurs concernés que cette procédure suprend. même si disont-le, les requalifications de club deals sont régulières depuis de nombreuses années.
La requalification opérée par l’AMF implique des conséquences lourdes, même pour Eternam : nécessité d’un agrément SGP, désignation d’un dépositaire, mise en place de process de reporting et de conformité.
Pour les acteurs du patrimoine, il est indispensable de se rappeller qu’une structure de club deal, même bien intentionnée, peut basculer dans le champ FIA dès lors que :
→ Le montage implique une mutualisation permanente des fonds.
→ Les investisseurs n’ont pas de pouvoir de gestion continue.
→ La stratégie est définie à l’avance par un tiers.
Donc pour éviter la requalification, chaque opération doit être analysée au regard 1) de la gouvernance, 2) du rôle des investisseurs et 3) de l’existence ou non d’une gestion déléguée et homogène.
D’ailleurs si vous êtes un CGP/FO/BP et que vous souhaitez rejoindre notre whatsapp dédié aux Club Deals immobilier, c’est par ici
Evidemment ce n’est pas la fraude du siècle puisqu’à priori les investisseurs n’ont pas été floués, mais un point important à scruter dans les prochains mois, où les propositions de club deals immobilier vont se multiplier.
💡 Fundora, épinglé sur ses frais

La fintech française Fundora, qui promet de démocratiser le private equity pour les particuliers, se retrouve sous le feu des critiques sur Reddit pour ses pratiques tarifaires inédites. Une alerte sérieuse pour les investisseurs non professionnels séduits par les performances du non coté.
Vous pouvez retrouver le post original juste ici
Ce qu’il faut savoir :
Accès au private equity dès 100 €, Fundora permet aux particuliers d’investir dans des fonds de capital-investissement sélectionnés, via une plateforme digitale intuitive.
Frais affichés : raisonnables en apparence, 2-3 % de structuration + 1,2-1,7 % de gestion/an annoncés. Mais…
Frais réels : jusqu’à 20 % prélevés d’avance, l’ensemble des frais de gestion est débité dès la souscription pour toute la durée de l’investissement. Soit 14 à 20 % de frais totaux selon le montant investi (source : contrat Mandat_de_gestion_V2).
Impact direct sur la performance investisseur, sur un placement de 30 000 €, près de 5 250 € sont prélevés immédiatement. Seuls 24 750 € sont réellement investis dans les fonds.
Pour simplement revenir à l’équilibre, il faut déjà générer +21 % de performance brute.
Pourquoi c’est important :
Cette affaire souligne un tournant dans la démocratisation du private equity : l'accès élargi ne garantit pas un accès équivalent à la classe d’actifs. Pour les professionnels du patrimoine, cet épisode rappelle l’importance cruciale de la lecture fine des documents contractuels, y compris pour des montants modestes.
La promesse d’un PE accessible doit s’accompagner d’une pédagogie rigoureuse et de structures tarifaires alignées sur les standards institutionnels. Ici, la pratique du prélèvement anticipé de frais massifs installe un biais de performance dès l’origine, au détriment du client final.
Pour les CGP, banquiers privés et family officers, le cas Fundora est un signal fort : même les plateformes les plus “digital natives” doivent être auditées avec la même exigence que les gestionnaires traditionnels. Et l’intérêt d’un conseil de qualité sur des sujets aussi technniques que le private equity !
đź’¸ Trade Republic se lance dans le private equity

La plateforme allemande étend son offre vers la gestion de patrimoine avec un module “Private Markets” inédit. Objectif : démocratiser l’accès au private equity, avec un ticket d’entrée ultra réduit, une liquidité mensuelle, et des fonds ELTIF portés par Apollo & EQT.
Ce qu’il faut savoir :
Permet d’investir en private equity dès 1 € grâce au “fractional investing” ; bonus de +1 % pendant 30 jours.
Liquidité mensuelle via un “marché interne” Trade Republic — une revente facilitée, mais non garantie.
S’appuie sur des fonds ELTIF luxembourgeois, comme EQT Nexus ELTIF (santé, tech, services), compatibles retail EU.
Frais des fonds estimés entre 2,35 % et 4,5 %/an selon des analyses tierces (gestion + performance).
Partenariat avec Apollo & EQT, distribution dans 18 pays, plus de 150 Md€ d’actifs clients.
Pourquoi c’est important :
C’est une bascule stratégique majeure : Trade Republic ne se contente plus d’être un courtier low-cost, il pénètre le terrain de la gestion d’actifs illiquides, jusqu’ici réservé aux clients HNWI ou professionnels.
Pour les conseillers en gestion de patrimoine (CGP) et banquiers privés, cela signifie :
→ Des clients retail qui arrivent avec une exposition PE via TR, sans passer par le circuit traditionnel.
→ Un besoin accru de conseil et de sélection face à une offre plus “grand public” mais techniquement complexe.
Applications concrètes :
Effet vitrine pour les clients jeunes ou mass market : ils entrent sur le non coté via TR, et questionnent ensuite les offres banque privée.
Réflexion à mener côté architecture ouverte : faut-il intégrer des ELTIF similaires en réponse ?
Suivi fiscal et patrimonial nécessaire : compatibilité fiscale pays par pays, valorisation non quotidienne, transparence réduite.
D’ailleurs si vous êtes un CGP/FO/BP et que vous souhaitez rejoindre notre whatsapp dédié aux Private Equity, c’est par ici
⛓ BlackRock, promet de tokeniser les ETF

BlackRock étudie la tokenisation d’ETFs adossés à des actifs traditionnels comme les actions. Objectif : offrir un trading 24/7, des règlements accélérés et une meilleure accessibilité via la blockchain. Une bascule structurelle qui pourrait transformer l’allocation d’actifs, sous réserve d’un feu vert réglementaire.
Ce qu’il faut savoir :
BlackRock explore la tokenisation des ETFs : conversion d’ETFs classiques en versions blockchain, permettant échanges continus et fractionnement facilité.
Premiers pas concrets avec le fonds BUIDL: lancement d’un fonds monétaire tokenisé adossé à des actifs liquides (Trésor US), déjà opérationnel.
Avantages techniques ciblés : settlement accéléré (vs. plusieurs jours actuellement), trading étendu hors horaires de marché, accessibilité élargie (notamment pour marchés émergents).
Freins réglementaires majeurs : cadres juridiques encore incertains : propriété, fiscalité, surveillance, responsabilité. Complexité accrue en cas de distribution transfrontalière.
Défis technologiques et opérationnels : custodie sécurisée, interopérabilité des blockchains, transparence du NAV, adoption par les bourses et institutions.
Pourquoi c’est important :
La tokenisation d’ETFs marque une étape clé dans la modernisation de la gestion d’actifs. Pour les professionnels du patrimoine, c’est la promesse d’un accès plus flexible, plus rapide et potentiellement plus rentable à des classes d’actifs jusqu’ici contraintes par des logiques de marché traditionnelles.
Ă€ terme, ces produits pourraient :
→ Alléger les délais de souscription et de retrait
→ Favoriser l’accès fractionné pour les clients privés
→ Réduire les coûts de back office et de règlement
→ Ouvrir des opportunités internationales plus fluides
Mais le chantier est colossal. Les pro du patrimoine devront suivre de près les évolutions réglementaires et technologiques pour anticiper l’impact sur leurs allocations et la structuration de produits.
🤖 Unique, les agents IA au service des CGP

La startup suisse Unique boucle une Série A de 28,6 M€, portée par CommerzVentures, DN Capital et Pictet Group. Déjà déployée chez les géants de la gestion d’actifs, sa plateforme IA spécialisée promet un gain d’efficacité à grande échelle.
Ce qu’il faut savoir :
Propose une IA agentique verticale dédiée aux fonctions back et middle-office des institutions financières : 25 cas d’usage disponibles ou agents sur-mesure.
Lève 28,6 M€ en Série A, portant le total à 50,5 M€ levés depuis 2021.
Compte déjà des clients comme Pictet, LGT, SIX (plus de 2 100 Md€ d’actifs gérés cumulés).
Fournit des gains de productivité concrets : jusqu’à 2h par semaine et par collaborateur selon Pictet.
Renforce son leadership avec l’arrivée de Dana Ritter (ex-Google Deepmind, Gemini) comme Chief Product Officer en avril 2025.
Applications concrètes :
Filtrage de produits d’investissement, traitement automatisé des requêtes, génération de contenus pour les RM, complétion de tâches récurrentes.
Pourquoi c’est important :
Unique veut devenir une référence de l’IA spécialisée en finance, à contre-courant des solutions généralistes. Sa plateforme incarne un tournant vers l’IA agentique “prête à l’emploi”, compatible avec les contraintes réglementaires du secteur. Avec des gains mesurables et des clients prestigieux, Unique entre dans une phase d’expansion internationale décisive.
🎓 Christophe Bauquet : a écrit le post de la semaine

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