đŸ’Œ OpenAI, le deal le plus foireux du Private Equity ?

Et les financiers de Blackstone ont décidé d'être funs pour la rentrée !

🌟 Aujourd’hui dans Next Gen Patrimoine :


đŸ’Œ Open AI, le deal foireux du PE
🚀 The Weekend + $1 milliard : levĂ©e record sur droits musicaux
đŸ”„ Blackstone. Quand les transferts de foot deviennent des actifs
đŸ€– KPMG, 100 pages de prompt pour remplacer ses fiscalistes
🎓 ClĂ©ment Nouvet : a Ă©crit le post de la semaine

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đŸ’Œ OpenAI, le deal foireux du PE

Les parts d’OpenAI attisent les convoitises
 et les dĂ©rives. La sociĂ©tĂ© rappelle que toute transaction sur son equity est soumise Ă  des restrictions strictes, invalidant de facto la plupart des offres circulant via des SPV.

Ce qu’il faut savoir :

  • OpenAI interdit toute cession sans autorisation Ă©crite prĂ©alable.

  • Montages identifiĂ©s : SPV, contrats “forward”, tokenisation, reventes indirectes.

  • Transactions non reconnues par OpenAI : nulles juridiquement, sans valeur Ă©conomique.

Certaines firmes proposent des accĂšs via des structures complexes, souvent sans transparence, dans le but de capter des frais Ă  plusieurs niveaux. Ces montages peuvent contrevenir aux lois amĂ©ricaines sur les titres financiers et exposer les investisseurs Ă  des poursuites ou Ă  l’annulation pure et simple de leur exposition.

Certaines atteignent jusqu’à 16 % de coĂ»ts cumulĂ©s, notamment via des SPV empilĂ©s sur plusieurs couches (jusqu’à 3).

Pourquoi c’est important :

Le private equity tech est devenu un champ d’attraction majeur pour les investisseurs privĂ©s. Mais dans le cas d’acteurs comme OpenAI ou Anthropic, l’accĂšs ultra-restreint gĂ©nĂšre des distorsions de marchĂ©.

  • Tournant : le succĂšs de l’IA gĂ©nĂ©raliste crĂ©e un effet de raretĂ© inĂ©dit.

  • Bascule rĂ©glementaire : les SPV empilĂ©s exploitent une zone grise juridique.

  • Impact direct pour les CGP : rendement fortement amputĂ©, exposition Ă  des litiges.

🔍 DĂ©cryptage des frais :

  • Structure typique d’un SPV de 3e niveau :

  • Frais de gestion : 1 Ă  2 % par an, capitalisĂ©s sur 5 ans → jusqu’à 10 % du capital prĂ©levĂ© d’entrĂ©e.

  • Carry : 10 Ă  25 % de la plus-value, appliquĂ© Ă  chaque couche.

ConcrĂštement, seul 70 Ă  85 % du capital initial est effectivement investi dans la cible. Sur une sortie, les frais de gestion cumulĂ©s + les “carry” successifs grignotent une part massive du gain potentiel.

Exemple chiffré :
Investissement initial : 100k $ dans un SPV de 3e niveau
MOIC attendu : 5x (500k $ en direct)
Capital réellement investi : 81k $
Sortie perçue aprÚs frais : 285k $
Rendement net : -43 % par rapport Ă  un accĂšs direct

!! MĂȘme les meilleures startups ne compensent pas des structures d’accĂšs toxiques !!

🚀 The Weekend + $1 milliard : levĂ©e record sur droits musicaux

L’artiste canadien prĂ©pare un montage financier inĂ©dit qui s’apparente Ă  un crĂ©dit lombard : il mobilise son catalogue musical (droits d’auteur, masters) comme collatĂ©ral pour obtenir un financement sans les vendre, tout en gardant potentiellement l’usage ou une part de la propriĂ©tĂ© de ces droits.

Objectif : mobiliser jusqu’à 1 milliard de dollars. Un signal fort sur l’appĂ©tit croissant des fonds pour ces actifs alternatifs.

Ce qu’il faut savoir :

  • Structure Ă  3 Ă©tages : 500 M$ en dette senior, 250 M$ en dette junior, 250 M$ en equity selon Lyric Capital Group, leader du deal.

  • Actifs en collatĂ©ral : part dans les droits d’édition + quote-part sur les masters. Chord Music Partners (UMG + Dundee Partners) dĂ©tient dĂ©jĂ  50% du publishing.

  • Volume exceptionnel : si finalisĂ©, ce serait l’une des plus grosses opĂ©rations du secteur, surpassant les deals de Bieber (Hipgnosis) ou Michael Jackson (Sony, 600 M$).

Pourquoi c’est important :

Les droits musicaux deviennent une classe d’actifs Ă  part entiĂšre, avec des flux rĂ©guliers, faiblement corrĂ©lĂ©s aux marchĂ©s traditionnels. Ce deal confirme la mutation du secteur culturel en actif financier premium, et le virage stratĂ©gique des fonds (Blackstone, Apollo
) vers des revenus IP.

Pour les CGP, c’est une vitrine d’innovation patrimoniale. On a d’ailleurs des champions Français sur le sujet avec Bolero !

đŸ”„ Blackstone. Quand les transferts de foot deviennent des actifs

Les transferts de joueurs en Europe franchissent les 5 milliards d’euros cet Ă©tĂ©, et attirent les gĂ©ants du crĂ©dit privĂ©. Apollo et Blackstone '(encore eux !) investissent dĂ©sormais dans des prĂȘts adossĂ©s Ă  ces flux futurs, jusqu’alors rĂ©servĂ©s Ă  quelques prĂȘteurs spĂ©cialisĂ©s.

Ce qu’il faut savoir

  • MonĂ©tisation des transferts → Les clubs cĂšdent leurs crĂ©ances futures (paiements Ă©chelonnĂ©s sur 1 Ă  5 ans) avec dĂ©cote pour obtenir des liquiditĂ©s immĂ©diates.

  • Rendements attractifs → Les prĂȘts structurĂ©s autour de ces crĂ©ances offrent des rendements de 8 Ă  9 %, bien au-dessus des obligations corporate traditionnelles.

  • DĂ©ploiement massif → Apollo, Blackstone, Macquarie ou encore Oaktree sont actifs. Exemple : prĂȘt de 28 MÂŁ Ă  Nottingham Forest garanti par le transfert de Brennan Johnson.

  • Encadrement fort → Ces crĂ©ances sont considĂ©rĂ©es comme solides car encadrĂ©es par la FIFA et l’UEFA (en cas de dĂ©faut de paiement).

Pourquoi c’est important

Ce marché de niche devient un levier stratégique pour le crédit privé. Il illustre la bascule vers des actifs alternatifs à fort rendement, dans un contexte de ralentissement du lending traditionnel.

Pour les investisseurs en dette privĂ©e, ces flux rĂ©gulĂ©s et quasi-predictibles offrent un nouveau terrain d’allocation Ă  haut potentiel. Pour les clubs, c’est une bouffĂ©e d’air face aux pertes chroniques (1,2 Md€ de pertes nettes en 2023 en Europe).

Applications concrĂštes :
→ Structuration de portefeuilles de crĂ©ances sportives.
→ Nouveaux produits de dette adossĂ©s Ă  des cash flows non conventionnels.
→ OpportunitĂ©s d’investissement pour family offices, assureurs ou fonds institutionnels.

đŸ€– KPMG, 100 pages de prompt pour remplacer ses fiscalistes

KPMG Australie a conçu un agent conversationnel dédié au conseil fiscal, bùti sur un prompt de 100 pages.

RĂ©sultat : une premiĂšre version d’avis fiscal livrĂ©e en 24 heures, contre deux semaines auparavant, sans suppressions de postes (comme chez Cambridge la semaine derniĂšre)

Ce qu’il faut savoir :

  • AccĂ©lĂ©ration massive : TaxBot produit un rapport de 25 pages en une journĂ©e, en s’appuyant sur le code fiscal australien et les archives internes de KPMG.

  • DĂ©ploiement interne : rĂ©servĂ© aux fiscalistes de la firme, l’outil sert de premier jet validĂ© ensuite par un expert humain.

  • ÉcosystĂšme mondial : les branches de KPMG mutualisent dĂ©sormais leurs dĂ©veloppements IA pour Ă©viter les doublons.

  • Nouveaux revenus : certains clients ont demandĂ© Ă  acquĂ©rir les agents dĂ©veloppĂ©s par KPMG, ouvrant de nouveaux business pour eux

Pourquoi c’est important :

Cette initiative marque un tournant dans le conseil fiscal et juridique :

  • L’IA devient un accĂ©lĂ©rateur de productivitĂ© sans supprimer l’expertise humaine, en libĂ©rant les Ă©quipes des tĂąches rĂ©pĂ©titives.

  • Pour les clients, la rĂ©duction drastique des dĂ©lais change la donne dans des opĂ©rations sensibles comme les fusions-acquisitions.

  • Pour le secteur du conseil, cela illustre une bascule vers l’agentique : des IA spĂ©cialisĂ©es, intĂ©grĂ©es dans les process mĂ©tiers, et gĂ©nĂ©ratrices de nouveaux relais de croissance.

👉 L’exemple KPMG montre que l’IA appliquĂ©e au droit et Ă  la fiscalitĂ© n’est plus expĂ©rimentale mais opĂ©rationnelle.

Demain, des solutions similaires vont transformer l’analyse patrimoniale, la conformitĂ© rĂ©glementaire ou encore la modĂ©lisation fiscale multi-juridictionnelle.

🎓 ClĂ©ment Nouvet : a Ă©crit le post de la semaine

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